lundi 14 mars 2011

Contre les parasites de la finance réorienter l’argent


Tous les six mois, les géants de la Bourse proclament leurs résultats insolents en autant de communiqués de victoire des parasites de la finance, de l’industrie et de la France.

Délocalisations, licenciements, fermetures d’usines, tout fait ventre dès lors qu’il s’agit de rassasier la voracité des actionnaires.

Grandes fortunes, fonds de pension, groupes financiers, il faut désormais les « rassurer ». C’est à qui leur garantira le meilleur rendement à deux chiffres, et ce sur plusieurs année.

Le riche ne goûte guère la précarité. En face, c’est ceinture pour le plus grand nombre, l’insécurité sociale généralisée, la survie avec moins de 1 400 euros par mois pour la moitié des salariés, voire moins de 750 euros pour un quart d’entre eux.

La misère explose à proportion de l’insolence du fantastique gâchis de profits qui abaisse le pays. PME étranglées, sous-traitants pressurés par des donneurs d’ordres impitoyables, investissement productif en chute libre, recherche et développement sacrifiés, voilà qui nourrit en retour l’impossibilité de sortir de la crise. Pis, la casse de l’enseignement, la mise sous tutelle du Medef des universités elles-mêmes mises en concurrence, les exonérations de charges sociales, les aides publiques sans contrepartie ajoutent au déclin en cours. Les sept à huit millions d’hommes et de femmes, toutes générations confondues,descendues à un moment ou à un autre cet automne contre la casse des retraites ont manifesté leur refus d’une société déjà invivable et qui serait pire encore.

Point d’horizon au-delà des seuls critères dictés par la dictature du CAC 40 et ses relais du grand patronat, gouvernementaux et médiatiques ?

  • Regardons du côté de la Bretagne, quand les salariés de la SBFM gagnent contre les spécialistes du dépeçage et ont mis un groupe tel Renault face à ses responsabilités.
  • À Gémenos, ceux de Fralib font vaciller un géant comme Unilever. En Charente, ceux de Schneider démontrent l’aberration économique, sociale et environnementale des délocalisations en cascade.
  • Dans le Lot-et-Garonne, ceux de la fonderie de Fumel bataillent pour le financement d’un site
  • viable.
  • À Marseille, face à Nestlé hier, aux pouvoirs publics aujourd’hui, ceux de NetCacao ont besoin de dix millions d’euros pour faire repartir leur propre projet ; la somme est à rapprocher des milliards de bénéfices réalisés par ces mêmes banques qui leur refusent le moindre prêt, avec la complicité passive de l’État.
  • Et que dire de ceux d’Aperan, à Gueugnon, appartenant au géant ArcelorMittal – celui qui a trahi avec la parole présidentielle les salariés de Gandrange – et de leur combat commun avec leurs collègues belges... Salariés en lutte, syndicats forces de propositions, élus locaux, régionaux et nationaux…

Quand une chaîne se forme, portant un projet viable, elle place banques et pouvoirs publics
devant leurs responsabilités, l’opinion ne peut que s’en rapprocher. Réorienter « l’argent à la racine », comme nous le préconisons est non seulement possible mais nécessaire et urgent pour sortir notre société de l’ornière mortifère dans laquelle elle est enfoncée.

Sans attendre 2012, ou mieux encore, pour que cette échéance éloignée d’encore un an soit un moment de vrai changement, la bataille de l’industrie se joue autant aux plans européen, national que local.

De ce point de vue, le rendez-vous des cantonales, les 20 et 27 mars, peut constituer un moment d’expression de cette exigence comme de la possibilité de trouver des soutiens nouveaux à ces luttes en la personne des conseillers généraux qui y seront élus ou réélus.
 

C’est bien ce que craint la droite, qui tente de banaliser au maximum ce scrutin qu’elle craint comme un carton rouge à sa politique de c(l)asse.

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